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Ëmwelt

Paul Heinen: Perspectives et dommages collatéraux de la transition verte 

Paul Heinen: Perspectives et dommages collatéraux de la transition verte
Photo by Markus Spiske: https://www.pexels.com/photo/traffic-lights-car-vehicle-1730003/

 

En novembre dernier, le premier parc éolien en mer français est mis en service au large de Saint-Nazaire, prélude au futur déploiement d’envergure de l‘éolien annoncé par le président Macron.

 

Le même mois, une commission de l’Assemblée nationale enquêtant sur les raisons de la perte d’indépendance énergétique de la France démarre ses auditions d’experts. Les témoignages recueillis lors des audiences enregistrées pour le public dressent un tableau édifiant, mettant en évidence le rôle clé joué par le cadre politique et son action portée par une vision à long terme. Dans les années ’80 et ’90, le développement d’un parc de centrales sur la base du plan Messmer a permis de créer une production électrique stable, abordable et quasi décarbonée. Par la suite la politique énergétique n’a su maintenir le cap: l’abandon des projets de surgénérateurs qui auraient permis de fermer le cycle des combustibles, la décision politique de réduire les parts de marché de l’énergie nucléaire, la déstructuration d’EDF et l’obligation de céder à faible prix une part de sa propre production à des fournisseurs concurrents avec dans son sillage un alourdissement de la dette et une incapacité à financer des investissements indispensables, de même qu’une perte de compétences dans la réalisation de nouvelles centrales.

Les echos

C’est dans ce contexte historique mouvementé que s’inscrit la mise en service du parc offshore de Saint-Nazaire dont les 80 turbines déployées sur environ 80 Km2 ne sont pas sans susciter la controverse sur un plan environnemental.

Cet investissement de 2 milliards d’euros devrait fournir selon les informations officielles une production électrique équivalente à 20% de la consommation électrique en Loire-Atlantique. En fouillant diverses données statistiques l’on peut déduire que cette production correspond à quelque 1,6 térawatt-heures par an, soit environ 3 pour milles de la consommation électrique française respectivement moins d’un pour mille de la consommation d’énergie globale.

En élargissant l’horizon géographique au-delà de la France, les quelque 1.900 térawatt-heures produites par l’éolien au niveau mondial représentent environ 1% de la consommation énergétique globale qui pourrait dépasser les 200.000 térawatt-heures dans quelques décennies (Globale Szenarien und Prognosen zur Energieversorgung im Vergleich, Weltenergierat, April 2020).

 

Alors que l’énergie issue des aérogénérateurs se présente comme le pilier principal de la transition énergétique verte, ces quelques informations mettent en évidence un aspect capital souvent négligé dans son étendue réelle, à savoir les besoins en matières premières gigantesques nécessaires pour atteindre des niveaux de production tangibles fournis par l’éolien, mais également par le solaire, auxquels s’ajoutent des équipements divers faisant partie intégrante du système intermittent comprenant entre autres le renforcement du réseau électrique, les dispositifs smart-grid, le stockage courte durée par batteries, les électrolyseurs pour le stockage longue durée, les centrales back-up, sans oublier la multiplication des installations éoliennes et solaires en vue de compenser les pertes occasionnées lors des processus power-to-X. À production énergétique égale, la consommation en matières premières des énergies éolienne et solaire est supérieure d’un ordre de grandeur à celle des énergies conventionnelles (Metals for a low-carbon society, Nature Geoscience, O. Vidal, B. Goffé et B. Arndt).

 

En ajoutant le solaire à l’éolien, la part énergétique des quelque 3.000 térawatt-heures fournis reste toujours en-dessous de 2% au niveau mondial. Tout le développement reste donc à faire. Etant donné que la durée de vie des installations éoliennes et solaires correspond aux échéances de neutralité carbone, le taux de recyclage d’ici-là sera forcément très faible et dès lors la quasi-totalité des ressources nécessaires à leur développement serait à extraire des roches. Les analyses d’Olivier Vidal, directeur de recherche au CNRS, montrent qu’en suivant l’actuelle trajectoire, la quantité de métaux à produire d’ici à 2050 dépassera la quantité cumulée de métaux que l’humanité n’a produite au cours de toute son histoire.

Photo by Mike B: https://www.pexels.com/photo/embossed-sculpture-417827/

L’Agence internationale de l’énergie a publié en juin 2021 un rapport alarmant (The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions). Le rapport souligne que la transition verte sera un des consommateurs principaux de métaux et qu’il faudra développer d’une manière significative l’exploitation de nouveaux grands sites miniers dont la mise en service prend en moyenne plus de 16 ans. L’IEA pointe le fait que la production des métaux présente une concentration géographique supérieure à celle du pétrole et du gaz et que la transition verte induit potentiellement une raréfaction des ressources accompagnée d’une volatilité accrue des prix − alors que l’éolien et le solaire nous promettent justement une réduction des dépendances géopolitiques et des coûts de l’énergie?

Le rapport de l’IEA met en évidence un autre aspect particulièrement paradoxal de la transition verte qui est lié au fait que les futurs gisements miniers deviennent de moins en moins productifs:  il faudra creuser de plus en plus profond et extraire de plus en plus de quantités de roches pour récupérer des matières de plus en plus diluées. Aussi faudra-t-il fournir de plus en plus d’énergie pour extraire, broyer et raffiner les minerais métallifères dans le but de développer un système énergétique qui sera de plus en plus vorace en métaux — un cercle vicieux.

 

tetra tech

Facteur aggravant:  les exploitations minières comptent parmi les activités les plus polluantes produisant des dommages irréversibles et à grande échelle. L’association SystExt très engagée dans ce contexte multiplie les avertissements à travers des publications et conférences:  l’exploitation des mines à grande échelle de minerais métallifères génère des pollutions diffuses causées par des drainages miniers et le relargage d’éléments-traces métalliques et menacerait un tiers de la couverture forestière mondiale. La production des métaux en concentration de plus en plus diluée consommera de plus en plus d’eau et de combustibles fossiles tout en polluant davantage et en émettant de plus en plus de CO2.

Le déploiement massif des dispositifs captant l’énergie intermittente serait donc une réelle menace pour la biodiversité, alors que l’éolien et le solaire prétendent contribuer à sa préservation.

Étant donné que les énergies intermittentes et diffuses ne parviennent pas à prendre la relève des énergies conventionnelles dont la consommation mondiale a augmenté de plus de 40.000 térawatt-heures depuis l’année 2000, les dommages collatéraux précités ne viendront que s’ajouter aux incidences du système énergétique actuel.

Sans parler des incidences inéluctables sur l’environnement naturel et humain dans nos propres contrées. En effet, lors des débats le 25 octobre 2022 en séance plénière à la chambre des députés, bon nombre des intervenants commentant le travail du Klimabiergerrot se sont exprimés en faveur d’une accélération des procédures et d’un déploiement massif de l’éolien. En raison des besoins en surface importants et de la disponibilité limitée de terrains adéquats, le député Paul Galles a même réclamé la réduction des exigences en matière environnementale pour proposer le développement des éoliennes à l’intérieur des zones forestières.

 

Transition verte? Croissance verte? Un plan Messmer 2.0?

Espérons que l’action politique vise de nouveau plus loin que les échéances électorales et que les citoyens bien informés sauront départager les multiples nuances de vert.

 

 

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