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Gaston Vogel: Le Goulag chrétien 

Gaston Vogel: Le Goulag chrétien
Image parAndreas Lischka de Pixabay

Réponse au scribe anonyme qui a commenté mon texte « Les insuffisances de la démocratie »

 

 

Le commentaire du scribe anonyme (pourquoi cache-t-il si lâchement son identité ? L’enfant Jésus finira par lui en vouloir), si nostalgique de cette ténébreuse époque où sévissait l’Inquisition, ennemi déclaré de la Renaissance, qu’il semble maudire, plein de mépris pour l’Antiquité gréco-romaine, le fondement même de notre civilisation, a une fois de plus été d’une reluisante intelligence.

 

Dès qu’on touche à l’épiderme de ce Catho pur et dur, et anonyme par-dessus le marché, il prend la plume et nous surprend par les plus inattendues absurdités.

 

Ainsi, il rend la Renaissance responsable des Goulags du XXème siècle.

 

Ce bêlement me permet de lui emboîter le pas pour lui rappeler les rétroactes du Goulag catho qui assombrissait le tendre ciel du Moyen-Âge finissant et qui a été exemplaire pour les Goulags du XXème siècle.

 

A la lecture de ce qui suivra, notre scribe anonyme ne manquera pas de s’interroger sur les curieuses ressemblances qui existent entre le Goulag catho et les goulags soviétique, nazi et fasciste qui ont sévi au XXème siècle.

 

C’est comme si les dictateurs du siècle passé n’avaient qu’à puiser dans les riches expériences tortionnaires des bourreaux papistes pour apprendre comment faire pour écraser au mieux l’individu résistant.

 

  • L’Inquisition est la plus hideuse machine judiciaire que l’homme ait imaginée et fait fonctionner pour faire taire ceux qui osaient avoir une pensée différente du troupeau.

 

C’était un tribunal impitoyable qui allait sévir avec la bien connue charité chrétienne contre les hérétiques, les apostats, relapses – c’est-à-dire ceux qui s’étaient éloignés de l’orthodoxie.

 

L’antiquité gréco-romaine ne connaissait pas une telle horripilante Institution.

 

L’Islam non plus.

 

  • On considère le décret papal « Ad abolendam » comme la charte de fondation de cette horreur.

 

Nous sommes au tout début du XIIIème siècle.

 

Le principal artisan en fut Innocent III que Bertrand Russell qualifie de « shrewd politician ».

 

  • Le manuel des Inquisiteurs composé vers 1358 par Eymerich, grand inquisiteur dans le royaume d’Aragon, fera le délice de tous les esprits totalitaires du XXème siècle.

 

  • L’Inquisition fonctionnait sur le principe

 

  1. De la délation qui était un devoir pour tous.

L’enfant devait dénoncer ses parents – les parents l’enfant.

Cela rappelle Pavlik Morozov, jeune pionner de treize ans qui s’est illustré à l’époque de Staline, en dénonçant son père à la police pour participation à un complot fomenté par des koulaks.

 

 

  1. L’accusé devait prêter le serment de dire la vérité – une monstruosité.

 

  1. Il n’apprendra pas son chef d’inculpation – autre monstruosité.

Les commissions d’enquête installées sous Staline se sont largement inspirées de ces errements inqualifiables.

 

  1. Pour forcer la « vérité », l’Inquisiteur usait d’artifices.

Il jouait avec le malheureux qu’il avait devant lui comme un chat avec la souris qu’il venait d’attraper.

D’abord c’est la patte de velours et si les bonnes fausses paroles ne servaient à rien, c’était la main de fer et la torture qui allait l’abattre (voir plus loin).

 

  1. L’accusé n’était jamais confronté avec les témoins qui allaient déposer contre lui.

C’est ce que Frieden s’était proposé d’introduire dans le CIC à l’époque où il était Ministre de la justice.

Je lui avais donné à ce moment l’épithète de « Torquemada ».

Il a fini par renoncer.

 

  1. L’assistance d’un avocat était strictement refusée à moins que l’avocat ne fût complice de l’accusation.

 

  1. Pour briser la résistance de l’accusé, l’Inquisition avait recours à la torture.

Notons et soulignons qu’il revenait à Innocent IV d’autoriser l’usage de la torture par sa bulle « Ad extirpanda » du 15.05.1252.

Elle fut massivement employée à l’époque des procès contre les templiers (1307-1314).

La torture connaissait le chevalet, l’estrapade et la torche enflammée.

L’épreuve du feu était très douce.

On allume un feu ardent, on étend le patient les pieds tournés vers le feu, on lui les frotte avec du lard et de la graisse.

Vous imaginez le reste.

Amour oblige !

Saint Thomas d’Aquin, un homme d’une grande pureté, écrit en parlant des rebelles à l’Eglise : « S’ils demeurent obstinés et si on peut désespérer de leur conversion, l’Eglise pourvoira au statut des autres en les séparant d’elle par excommunication et les abandonne au juge séculier pour qu’il les extermine du monde par la mort (Summa theologiae). »

 

  1. Si l’accusé survivait aux épreuves, le jugement tombait sur lui avec une brutalité qui ne reculait devant aucune extrémité.

Voici quelques pénalités :

– ignis crematio : bûcher.

– destruction de maisons : où habitait la famille de l’accusé ou qui avait servi de refuge à l’hérétique.

Et j’en passe – très nazi – très stalinien – très Mao – n’est-ce pas mon cher catho !

 

  1. Cette horreur n’allait disparaître qu’au début du XIXème siècle.

Le 28.07.1826, l’Inquisition étrangla son ultime victime : le déiste Ripoll dans la ville de Valence.

 

L’Inquisition a ainsi persécuté et liquidé les meilleures têtes pensantes du Moyen-Âge et le cœur des plus généreux d’Europe.

 

L’Inquisition était une institution essentiellement, sinon exclusivement dirigée contre les libertés dont nous sommes si fiers aujourd’hui et que le scribe anonyme semble regretter.

 

La liste des martyrs de l’Inquisition est immense.

 

N’en citons que quelques-uns :

 

  • Giordano Bruno, brûlé vif le 17.02.1600 au Campo dei Fiori à Rome.

Il n’a à ce jour pas été réhabilité.

 

  • Maître Eckhart qui a connu plusieurs procédures.

La mort naturelle lui a probablement épargné le bûcher.

 

  • Galileo Galilei qui allait connaître plusieurs procédures.

Il attendra sa réhabilitation jusqu’au 31.10.1992.

 

  • Michel Servet brûlé vif le 27.10.1553

 

  • Le chevalier de la Barre âgé seulement de 19 ans et condamné le 04.06.1766.

Convaincu d’avoir chanté des impies, et même d’être passé devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau, les juges d’Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent non seulement qu’on lui arrachât la langue, qu’on lui coupât la main, et qu’on brûlât son corps à petit feu ; mais ils l’appliquèrent encore à la torture pour savoir précisément combien de chansons il avait chantées et combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête.

 

  • Jean Hus, brûlé vif le 06.07.1415

 

  • Etienne Dolet, exécuté le 03.08.1546, jour de son anniversaire.

 

Et après tout cela, relisez le commentaire du scribe anonyme, tout en vous souvenant de la judicieuse pensée d’Einstein.

 

« C’est clair que la médiocrité de l’Antiquité réapparaît dans toute sa splendeur après la Renaissance. Celle-ci s’est efforcée de faire disparaître peu à peu la riche anthropologie chrétienne pour imposer à l’Europe une conception de plus en plus individualiste de la personne humaine, sans véritable rapport ni aux autres, ni au bien commun, ni à Dieu. Conséquence néfaste de cette évolution que les obscurantistes attribuent à ce qu’ils appellent les “Lumières”, faute de n’avoir jamais eu contact avec la véritable Lumière qu’est le Christ: la valorisation de l’ère pré-chrétienne au détriment de la haute civilisation médiévale nous a apporté toutes sortes de dictatures avec leurs guillotines, prisons, camps et goulags dont seuls les courants chrétiens nous ont pu libérer en retirant la personne humaine de cette “aura louche” où elle est enfermée chaque fois qu’elle est réduite au statut d’individu pré-médiéval. Cette vérité sur le destin de la personne humaine que connaissait bien la grande pensée médiévale, la Renaissance et les courants qui se sont inspirés de ce que celle-ci avait de plus médiocre l’ont perdue de leur vue aveuglée par de stupides élucubrations anti-chrétiennes, danger permanent pour l’évolution de l’humanité. »

 

 

 

Le 30 septembre 2019.

 

 

 

Gaston VOGEL

 

 

 

 

 

 

Bibliographie :

 

  • L’inquisition de Goa – Chardeigne 1997

 

  • Crimes et châtiments dans l’Espagne inquisitoriale – Escamilla – Berg int. 1992

 

  • Le manuel des Inquisiteurs – Eymeric

 

  • Histoire de l’Inquisition au Moyen-Âge 3 Vol. – Henry Charles Lea – 2013

 

  • Le bûcher de Montsegur – Oldenburg Zoe – Gallimard 1959

 

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