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Gesellschaft

Gaston Vogel: LE BOMMELEEËR, UN TCHERNOBYL JUDICIAIRE (2) 

Gaston Vogel: LE BOMMELEEËR, UN TCHERNOBYL JUDICIAIRE (2)
marc thoma

Am zweeten Deel vu senger Serie schreift de Gaston Vogel vun den éischten Amenter vun der Enquête. Gaaps! Et gouf vill geschlof a verschlof wéi zum Beispill d’Pist, datt et sech bei den Täter kéint ëm INSIDER handelen. Et gouf Beweismaterial zerstéiert ouni datt iergendeen sech doriwwer geiergert hätt. Weider geet Rieds vun de Verdächtegen vun der éischter Stonn an et gëtt och schonn a Richtung Amerika gewisen.

                            

Voyons les choses de près pour que l’opinion sache comment on fonctionne au plus haut niveau de l’Etat toutes autorités des 3 Pouvoirs confondus.

 

  1. LES ORGANES D’ENQUETE

 

  1. Dans son réquisitoire, le Procureur d’Etat nous apprend qu’il résulterait d’un procès-verbal du conseil de Gouvernement du 02.10.1985 (soit à un moment où la plupart des forfaits avaient été commis), que le Ministre de la Force Publique fût confirmé dans sa décision de confier la responsabilité du dossier à un seul et même officier.

 

Photo de Ryan Miguel Capili provenant de Pexels

Deux ans étaient pratiquement perdus !!!

 

Il a été impossible de connaître le nom de cet enquêteur fantôme.

 

Le Procureur d’Etat reconnait que ce défaut d’identification n’a pas facilité l’enquête.

 

Ce point est toujours non éclairci après 35 ans d’enquête et 177 audiences du tribunal criminel.

 

Il faut savoir qu’il n’y a eu ni perquisitions, ni saisie de documents dans les Ministères concernés.

marc Thoma

 

C’était bien sûr voulu !

 

  1. Le chaos de l’enquête prend ensuite une allure ahurissante.

 

On verra défiler groupe d’enquête sur groupe d’enquête.

 

LE GOR

 

Octobre 1985 – un groupe, le GOR, fut constitué sous les ordres de Aloyse HARPES apostrophé de menteur par le Juge KLEIN à la 105ème audience.

 

Ce ne fut que le 07.08.1985, soit depuis plus d’un an et demi après le 1er attentat, donc avec un retard très regrettable et tout à fait pernicieux pour l’enquête, que furent institués, sur initiative du Colonel HARPES, 2 entités d’enquête, dont un groupe d’observation et de recherche connu sous l’abréviation GOR.

 

On nomme à la tête de ce GOR un officier inexpérimenté, très faible, asservi à la hiérarchie – c’était bien sûr voulu.

 

BERSCHEID, Officier de Police Judiciaire, entendu le 15.12.2007, fait une déclaration bien ahurissante :

 

« Innerhalb des GOR ist uns aufgefallen, dass die jungen Offiziere morgens immer verschwunden waren und man sie den ganzen Tag nicht mehr sah.  Wir haben die Information dass diese externe und interne Leitungen abhörten.  Wir brachten hieraufhin das Gerücht in Umlauf, dass wir beabsichtigen würden den Abhörraum zu stürmen.  Kurz darauf waren die Offiziere morgens wieder anwesend ».

 

Incompétence

 

STIEBER, chef du GOR durant 10 mois, entendu le 09.01.2008, concède : « Nous n’avions ni la formation, ni le matériel adéquat pour assurer une mission d’observation. »

 

D’où le résultat connu, qualifié par le Procureur de « BRACH ».

 

Nous apprenons par Alain THILL (12.03.2008) que pratiquement de suite après l’attentat WAGNER, le GOR fut dissout : „Dies war für mich unverständlich, weil die Täter ja zu diesem Augenblick noch nicht gefasst waren“.

 

Les audiences 78 et 79 étaient focalisées sur ce désastre.

marc thoma

 

  • 01.1986, soit 3 mois après sa constitution, modification du groupe.

 

  • 10.1986, dissolution du groupe.

 

  • 02.1988 – le Juge d’instruction KLEIN « retire le dossier » à l’enquêteur principal DISEWISCOURT pour le confier à un autre groupe d’enquête.

 

DISEWISCOURT, à l’époque où il était chef des enquêtes, s’était présenté au bureau de KLEIN avec un sourcier (WÜNSCHELRUTE) pour repérer le responsable des attentats.

 

Faut-il encore un commentaire ?

 

À l’audience du 21.10.2013, HAAN apprend au tribunal et à la défense médusés, qu’il avait été nommé chef des enquêteurs par décision du 07.10.1985.

 

Il  ne l’avait jamais appris.

 

***

 

  1. Même chaos au niveau des juges d’instruction :

 

Mathias GOERENS somnolait sur le dossier jusqu’en septembre 1985. RIEN !

 

Quand la Présidente lui demandait pourquoi il est resté si passif, il a répondu : « dat ass eng gudd Frô ».

 

Selon KOHNEN, il n’avait qu’un intérêt : figurer sur les photos de presse.

 

Constitue une faute lourde, le désintéressement par un Juge d’instruction d’une procédure en cours.

 

C.A. Paris 06.09.1994 Jurisdata 022-968

 

JAEGER (1 mois en fonction octobre 1985). RIEN !

 

KLEIN déclarait à la 88ème audience qu’il n’avait aucune aide : « Ech sin am Réen stoe geloss gin » (octobre 1985 à octobre 1991).

 

 

LUTGEN (octobre 1991 – octobre 1993). RIEN !

 

LINDEN (01.04.1993 – 15.11.1996). RIEN !

 

WALLENDORF (novembre 1996 – 98). RIEN !

 

Ensuite l’actuelle directrice du SREL, Madame WOLTZ.

wort.lu

 

  1. Même chaos au niveau du Parquet :

 

Il faut se souvenir du Procureur d’Etat adjoint HARY, constamment aviné (suivant KOHNEN) qui révélait au zinc à qui voulait l’entendre les détails de l’enquête, si bien que les fuites, qui faisaient le bonheur des criminels, avaient pour première source le Parquet qui supervisait d’un œil aviné le chaos qui se déroulait sous ses yeux las et fatigués.

 

Ajoutons-y le Procureur Général WAMPACH qui savait recevoir avec courtoisie le dégouté Juge d’instruction KLEIN, venu apporter la bonne nouvelle du sourcier.

 

Il ne lui prêtait la moindre oreille pour l’écouter.

 

***

  1. Le temps mort :

 

Le Procureur d’État dans son réquisitoire est bien obligé de reconnaître que de 1992 à 1999, soit durant  7 longues années (toutefois fort précieuses parce que se situant dans un temps très proche des attentats), rien ne fut entrepris.

 

Le Procureur d’État choisit le vocable le plus atténuant pour caractériser ce scandale – il parle d’un simple relâchement et cela au plus chaud de l’affaire.

 

Rien ne fut entrepris quand tout pouvait encore faire l’objet d’investigations utiles.

 

Un temps précieux fut gâché – c’était l’époque où se produisait la déperdition des preuves et la curieuse disparition des pièces du dossier.

 

Pour la défense de SCHEER une catastrophe !

 

  1. LES INSUFFISANCES ET IRREGULARITES DE L’INSTRUCTION EN GENERAL :

 

Citons encore une fois le Procureur d’Etat BIEVER à la page 7 de son réquisitoire :

 

  1. « Il s’entend qu’au cours d’une enquête judiciaire, surtout si celle-ci s’avère être longue et complexe, il est sinon normal tout au moins compréhensible que l’une ou l’autre erreur d’appréciation ou d’organisation se révélant défaillante se produit ».

 

Puis cette phrase qui va droit au cœur de la chienlit :

 

« Toutefois, ce qui s’est passé en l’occurrence du point de vue d’empiètement de compétences, d’inobservation des règles fondamentales en matière de procédure pénale, de fautes gravissimes est plutôt sidérant. ».

 

wort.lu

Même le si réticent Procureur Général WAMPACH a dû reconnaître à l’audience 138 que l’enquête judiciaire a été sabotée de toutes parts (ouvrons une petite parenthèse pour rappeler que les enquêteurs en charge de l’affaire représentent cet Etat prédateur qui tend la main pour obtenir réparation de la chienlit).

 

Autre petite curiosité : à la même audience 138, WAMPACH a dit qu’à son sentiment il faudrait, pour comprendre les attentats, chercher du côté des Américains.

 

Il ne l’a jamais fait !

 

Mais il avait bien senti d’où venaient les puanteurs.

RTL-BCE

 

La Présidente du Tribunal criminel, après avoir entendu Georges ZENNERS, section de recherches, membre du GOR, a eu ce propos qui marquera au fer rouge le procès :

 

 

« Muss ée feststellen dat am Bommeleeërdossier interne sabotage um höchsten Niveau praktizéert gouf » !!!

 

À la 161ème audience, la Présidente du Tribunal Criminel a déclaré : « Et as alles schief gelaâf – Waât och nëmmen konnt schief laâfen.  Et muss éen unhuelen dass dât gewollt wâr ».

 

  1. Faisons l’inventaire de ces conneries dignes d’une République bananière et faisant honte à la justice.

 

  1. Témoins oculaires :

 

KLEIN, entendu le 16.03.2007, apprend aux enquêteurs que c’est seulement en 1988 qu’il apprenait qu’à chaque attentat « wichtige Augenzeugen ermittelt worden waren »

 

Il en résultait dit-il „einen schwer wieder aufzunehmenden Verzug der Ermittlungen, da diese Zeugen erst Jahre nach ihren Feststellungen zur Sache vernommen werden konnten“.

 

  1. Portraits robots:

 

On les confectionnait pour décorer les bureaux.

 

Aucune diffusion au public, ni par média, ni par affiches.

 

Aux audiences des 4 et 5.03.2013, l’enquêteur a dû reconnaître que les portraits robots des suspects, vus de très près par des témoins, n’ont fait l’objet d’aucune diffusion.

 

  1. Spurensicherung:

 

« Die ganze Spurensicherung war eine Farce.  Eigeninitiativ war nicht gefragt, die sogenannten grauen Eminenzen ließen nichts zu » – Témoin BERSCHEID, Officier de Police Judiciaire, le 26.05.2004.

 

À l’audience 126, HAMEN confirme « Spurensicherung war katastrophal ».

 

  1. À l’audience du 12.11.2013, STIEBER qualifie l’enquête diligentée « Et war nëmmen Gewurschtelt »

 

  1. HANEN à la 126ème audience qualifie les enquêteurs : « Ein hilfloser Haufen ».

 

  1. Pas de contact avec la justice :

 

STIEBER précise dans sa déclaration du 24.01.2008 que le « GOR n’avait pas de contact avec les autorités judiciaires. Ainsi je n’ai jamais rencontré un juge d’instruction. »

 

HAAN dans sa déclaration du 05.09.2009 relate un propos significatif d’Aloyse HARPES, le commandeur en chef des enquêteurs : « Er hat versucht mir zu erklären, die Ermittlungen seien polizeilicher Natur, deshalb müsste man den Gerichtsbehörden nicht alles mitteilen ».

 

DISEWISCOURT fait une déclaration similaire le 16.11.2009.

 

  1. Radio de la gendarmerie

 

Dans leur rapport de synthèse du 29.01.1988, page 136, les enquêteurs s’étonnent que les poseurs de bombes avaient les meilleurs contacts avec ceux-là mêmes appelés à les surveiller : « Es dürfte allgemein bekannt sein, dass das Abhören der Gendarmerie ohne großen Aufwand zu bewerkstelligen ist.  In gegenwärtiger Angelegenheit wissen wir, dass die Täter den Gendarmeriefunk abhörten ».

 

  1. Écoute téléphonique

 

Alors que le SREL disposait de toute la logistique pour faire une écoute utile, rien ne fut entrepris.

 

KUFFER Jean Marcel, né le 14.07.1945, demeurant à Bertrange, entendu le 25.03.2009 déclare :

 

„Ab 1983 oder 1984, wurde ich zuständig für Telefonüberwachung.“

 

Sur question: „Wurden Abhörungen im Zusammenhang mit den Sprengstoffattentaten durchgeführt und gleichzeitig Observation gefahren?

Ich habe keine Kenntnis von solchen Massnahmen.[…] Technisch wäre dies durchaus möglich gewesen, da wir zu dem Zeitpunkt mit Analogtechnik gearbeitet haben…“ (puis il parle des Anschaltgeräte en employant la délicate expression „Neger“).

marc thoma

Le suspect n°1, GEIBEN, ne fut à aucun moment sur écoute (SCHOCKWEILER 09.12.2003)

 HOFFMANN, le chef du SREL a dû le reconnaître à la 90ème audience.

 

 

  1. L’équipement des forces publiques

 

Dans une déclaration du 03.08.1994, Alexis KREMER, directeur de la CEGEDEL, en rapport avec les attentats d’avril et mai 1985 écrit :

 

« L’équipement des forces publiques est lamentable. Les transmissions radio peuvent être écoutées par quiconque est quelque peu équipé. Il n’y a rien pour enregistrer des conversations téléphoniques. Nous achetons le nécessaire et mettons les enregistrements à la disposition de la sûreté publique. »

 

  1. Pièces à conviction

 

Des pièces à conviction furent supprimées par le service de renseignement, sans qu’il y ait eu de quelconques sanctions.

 

D’autres pièces disparaissaient entre les mains du FBI (pourquoi le FBI ?) qui bien sûr ne les restituait jamais.

 

Ajoutons le détail croustillant rapporté à la 96ème audience par SCHOCKWEILER que les pièces furent remises à des personnes qu’on présumait appartenir au FBI, donc sans contrôler l’identité.

 

A l’audience 90, HOFFMANN a dû reconnaître que c’est sur initiative de la CIA que le FBI s’emparait des dossiers à la barbe du Juge d’instruction, qui n’en fut pas même informé.

 

A la 111ème audience, le témoin GLODT, détaché au service technique de la sûreté Publique, nous apprenait qu’en 1996 (intéressant de noter qu’à cette date, toute l’enquête stagnait – c’était le flou du relâchement), SCHOCKWEILER, Chef de la Police Judiciaire, qui n’avait plus aucune qualité, est venu chercher une caisse dans laquelle se trouvait un ensemble de pièces en rapport avec l’affaire.

 

En quittant les lieux, il disait à GLODT qui lui rappelait le devoir de ramener ces pièces, cette réflexion lénifiante : « léet éere Kapp an Roh … »

 

Les pièces ne furent jamais retrouvées.

 

Même déclaration faite par DOUSEMONT à la 136ème audience.

 

  1. LES PISTES LES PLUS SÉRIEUSES ET SUR LESQUELLES CONTINUE À PESER LOURDEMENT LE FAMEUX FAISCEAU DE PRÉSOMPTIONS GRAVES ET CONCORDANTES

 

 

  1. Négligence totale de la piste du STAY BEHIND sur laquelle la défense se réserve de revenir longuement en temps et lieu voulus.

    marc thoma

 

  1. La piste de l’INSIDER a été tout autant négligée.

 

Dans son réquisitoire, page 51, le Procureur d’Etat reconnaît que la piste INSIDER a été totalement négligée.

 

Il écrit quant aux auteurs réels :

 

« Il résulte de l’ensemble du dossier que la piste « inside » était toujours dans les esprits de certains enquêteurs, il ne reste pas moins qu’aucune enquête ou autre mesure d’investigation dans cette direction ne fut menée avec détermination. »

 

Un absolu scandale qui a eu pour résultat de gangréner le dossier jusqu’au plus profond de sa substance.

 

Exemple : l’importante piste STEIL.

 

Cet individu qui a joué un rôle particulièrement ténébreux (voir en particulier l’attentat au Palais de Justice), fut reconnu par les enquêteurs comme le Bommeleeër.

 

GINDT à la 117ème audience est formel pour dire : « Et wôr vun Ufank un kloer dat GEIBEN an STEIL an der rumeur woren – an der ganzer Police as ët gesôot gin ».

 

Entendu à la 104ème audience, STIEBER reconnaît que quand les enquêteurs ont quitté STEIL (il fut interrogé le 30.06.2004 – 1 mois avant son décès – c’étair au demeurant son seul interrogatoire reçu in articulo mortis), ils avaient pratiquement la conviction d’avoir rencontré le Bommeleeër.

 

Il n’avait jamais fait l’objet d’une quelconque observation (Rapport n° AE 554/07 du 27 février 2007).

 

Ce suspect n°1, expert en explosifs, assistait ( !!!) aux réunions des officiers où s’échangeaient toutes les informations et où on préparait l’observation des suspects (ainsi il assistait à la réunion où fut préparée l’observation de GEIBEN – attentat du Palais de Justice).

 

Impossible pour la défense d’entendre le principal suspect sous la foi du serment.

 

Une perte inouïe sur le niveau des preuves.

 

Il est décédé en juillet 2004.

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