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Gaston Vogel iwwer China, Hong-Kong an iwwer dee “Wäissen” 

Gaston Vogel iwwer China, Hong-Kong an iwwer dee “Wäissen”
Image parskeeze de Pixabay

HONG-KONG OU LE PERIL BLANC

 

 

Il ne se passe pas un jour que la petite île de Hong-Kong ne se trouve, suite aux manifestations violentes qui s’y déroulent, au centre de l’opinion du monde.

 

La révolte qui est en cours pourrait, si elle devait s’intensifier, provoquer une intervention musclée de la Chine.

*

D’où le rappel de quelques dates qui ont fait l’histoire récente de cette île, dates qui témoignent de ce qu’il faut bien appeler le péril blanc qui a sévi en Extrême-Orient au cours des XVIIème et XIXème siècles – oui le péril blanc que cela plaise ou non.

 

Dans son livre sur l’opium, Paul Butel évoque le dédain obtus de l’Europe coloniale, face à l’Asie de Confucius.

*

La British East India Company acquiert ses premiers droits territoriaux au Bengale – elle les étend au Bihar en 1765.

 

En 1773, elle s’empare du monopole de contrebande de l’opium en Chine.

 

Elle développa sur une chaîne industrielle le pavot au Bengale, puis au Malwa.

 

Dès 1810, 4000 à 5000 caisses, chacune contenant 65kg de drogue sont importées à Canton.

 

Il faut savoir que les Chinois y étaient violemment opposés.

 

Les Portugais étaient les premiers à imposer au Fujian, année sur année, 200 caisses d’opium.

 

L’Empereur chinois, révolté contre ce trafic, décrétait une interdiction officielle en 1729.

 

Les interdictions du gouvernement chinois à l’adresse des Anglais allaient se multiplier en 1796, 1813, 1814, 1839, 1859.

 

La contrebande continuait néanmoins sans désemparer.

 

Les Anglais insistaient, d’autant plus que la vente de cette terrible drogue devait constituer pendant plus de soixante ans la principale source de revenus de l’Empire britannique des Indes dans ses relations avec la Chine.

 

L’opium provoquait dans l’Empire du Milieu, des ravages physiques et intellectuels tels qu’ils suscitaient l’émotion des autorités chinoises en général et du gouvernement de Pékin en particulier.

 

L’opium mettait, dit Butel, les élites et les soldats chinois en état de narcose et paralysait l’Etat.

 

Cette entreprise marquée au coin de la barbarie, hautement criminelle, d’une inouïe perversité fut soutenue par l’Occident chrétien.

 

Dans « l’Histoire du Monde au XIXème siècle », édité par fayard, Kenneth Pomeranz souligne que la plupart des missionnaires qui accompagnaient cette aventure assassine, étaient arrogants  – un protestantisme virulent promu par des baptistes américains de l’Etat du Sud, était à l’œuvre.

 

Pour autant que je sache, il ne se trouvait aucun Pape pour lever sa suave voix pour condamner cette horreur.

*

La contrebande de l’opium finit par ruiner l’économie chinoise, affaiblie par les guerres de la fin du XVIIIème siècle et par la pression démographique.

 

En 1836, alors que le « business » se faisait de plus en plus actif et dévastateur, Lin Zexu fit saisir 20.000 caisses d’opium et donna ordre aux marchands de déguerpir.

 

C’est alors que les Anglais déclenchaient les hostilités, et ce fut le début de la première guerre d’opium.

 

Une seconde allait suivre 16 ans plus tard.

 

Le gouvernement chinois, politiquement très affaibli à l’époque, ne résistait que médiocrement à l’assaut des British et finit par consentir à des négociations qui allaient aboutir en 1842, au traité de Nankin.

 

La Chine cèdera à la Grande-Bretagne la petite île de Hong-Kong et acceptera d’ouvrir au commerce, c’est-à-dire aux importations d’opium, les parts d’Amoy, Shanghai et Canton.

*

Sans vouloir prendre position dans ce conflit qui déchire Hong-Kong, le récit que vous venez de lire devrait faire comprendre à mes lecteurs que la Chine reste très sensible à tout ce qui touche à cette petite île, qui de tout temps chinoise, fut arrachée à la mère patrie par une puissance étrangère.

 

Aux incorrigibles qui me feraient remarquer que ces faits remontent loin dans le temps, et qu’ils ne devraient plus jouer un rôle déterminant, je répondrais que certains événements qui touchent à la substantifique moelle d’une Chine qu’on sait fière et hautement cultivée, laissent dans la mémoire collective, des blessures béantes qui cicatrisent très lentement et se mettent à saigner abondamment dès qu’on ravive le souvenir de ce qui fut une énorme et impardonnable humiliation.

 

 

 

 

Le 09.09.19

 

 

 

Gaston VOGEL

 

 

 

 

Sources :

Le Monde Chinois – Jacques Gernet – Arman Colin

Histoire du Monde au XIXème siècle – Fayard

L’opium, histoire d’une fascination – Paul Butel – Perrin

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