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Gesellschaft

Gaston Vogel: ABSURDISTAN 

Gaston Vogel: ABSURDISTAN
Image par michel kwan de Pixabay

 

Le Président de la Cour Supérieure de Justice nous quittera sous peu.

Avant de partir, il a eu à cœur, lors d’une causerie à RTL, d’évoquer un certain Absurdistan.

Il le faisait avec un mépris à peine contrôlé.

On était admiratif de cette trouvaille sémantique.

Absurdistan – c’est où ça ?

On connaît le Rajasthan – l’Ouzbékistan – Le Turkestan, mais où faudra-t-il situer cet énigmatique Absurdistan ?

Il ne nous l’a pas révélé, si bien qu’on est obligé de procéder par recoupements.

On a vite compris qu’il était tout près de nous.

L’Absurdistan est le lieu où le saugrenu l’emporte sur le sensé.

L’État dans toutes ses composantes connaît bien ce phénomène.

Là où s’exerce le Pouvoir, l’Arrogance est souvent au rendez-vous et avec elle à la clef le saugrenu, l’absurde qui gangrènent les choses les plus élémentaires.

Aucun Pouvoir n’est à l’abri de ce poison obnubilant périodiquement la conscience des meilleurs commis.

Détenir le Pouvoir c’est se croire au-delà du bien et du mal.

Au Palais de Justice on se lève quand le Pouvoir entre dans la salle.

On porte la robe. – On est inamovible et irresponsable.

C’est l’Olympe.

Voyons où cela peut mener.

Un aréopage de magistrats assis et debout reçoit le 26 septembre 2018 un jeune homme qui postulait un emploi au Parquet.

Il devait subir un interrogatoire sur faits et articles – et vers la fin de l’entretien on lui sortait des trucs qui le laissaient pantois.

Il était ahuri de se voir poser des questions sur de prétendus incidents qui n’avaient jamais donné lieu à une poursuite quelconque et donc jamais à une décision judiciaire.

 

Du « Beschass » consigné par la Police dans un registre spécial que nous avons appelé pour plus de simplicité « casier bis ».

Une horreur ! – digne d’un État scélérat.

Le jeune homme réclamait auprès de la Commission nationale sur la protection des données.

C’était le 26 juillet 2019.

La décision tombe le 5 mars 2021.

Elle ne fut notifiée que le 11 juin 2021.

Un retard mystérieux qui nécessite des explications circonstanciées.

La décision fut prise à l’unanimité et elle se lit comme une gifle cinglante à ceux qui avaient saqué le jeune candidat sur base de données fumeuses trouvées quelque part dans le fameux Jucha.

Avant de copier le dispositif de la décision, il importe de souligner avec force et vigueur que le Parquet Général, responsable du traitement est tenu de respecter les principes de protection des données et doit être en mesure de démontrer que ceux-ci sont respectés.

Eh bien, le dossier en discussion démontre la réalité affligeante que le Parquet Général a violé de manière flagrante ce principe et cela je dirais allègrement, c’est-à-dire avec légèreté et inconscience.

Lisons pour le surplus :

C’est très dur, implacable pour les concernés et hâtons-nous d’ajouter que tant qu’il y a des décisions de ce genre, l’État est solide et sain sur ses bases.

Je crois savoir que l’actuel Président Wiwinius faisait partie de cet aréopage fautif.

 

On le comprend ainsi mieux quand il évoque certes dans une autre constellation, un certain Absurdistan.

 

Le jeune homme a énormément souffert depuis cette pénible entrevue du 26 septembre 2018 et a subi un préjudice moral certain.

 

Il n’aura droit ni à des excuses, ni à une réparation adéquate.

 

Ses soucis restent of the smaller consequence.

 

*

 

C’est encore en Absurdistan qui se blottit au cœur de la Cité judiciaire, qu’on laisse sans se soucier prescrire les plaintes pénales.

 

À titre d’exemple : une plainte est déposée en 2010.

 

Elle était prescrite, quand en 2015, un énième juge d’instruction reprenait en mains le dossier.

 

Le plaignant n’en fut informé qu’en février 2021, quand le Procureur d’État allait saisir la Chambre du Conseil pour les suites du dossier et conclure à la prescription, donc à l’irrecevabilité de la plainte.

 

On a mis six ans pour le lui dire.

 

Sur réclamation auprès du Procureur Général, je reçois des condoléances et l’aveu qu’il en est ainsi depuis des décennies.

 

*

 

Ouvrons d’autres pages qui nous racontent l’Absurdistan.

 

Un quidam est mis en prévention du chef de diverses infractions au printemps 2017.

 

Il n’apprend plus rien de son dossier.

 

Ce n’est qu’en 2021 qu’il apprend que son affaire a été classée en été 2018.

 

Personne n’avait jugé utile de l’en informer.

 

Sur réclamation, un Premier Substitut donne une explication digne de l’Absurdistan :

 

« La législation en vigueur, et plus particulièrement la loi du 08 mars 2017 renforçant les garanties procédurales, ne prévoit pas d’obligation pour le Ministère public d’informer la personne interrogée en cas de classement sans suites pénales.

 

Il s’en suit, qu’en l’absence d’une telle obligation, le Parquet n’informe pas automatiquement les personnes interrogées d’une mesure de classement qui n’est qu’interne au Parquet et n’a pas d’effet procédural. »

 

Selon le Substitut, la mesure libératoire pour le justiciable reste sans aucun rapport avec lui, pourtant directement et exclusivement concerné.

 

Bravo.

 

Cette explication a la cheville épaisse et le pied lourd.

 

Elle révèle toute l’arrogance du Pouvoir.

 

On fait juste ce que la loi impose, et rien de plus.

 

Pas une ombre de début de sensibilité pour le sort d’un justiciable qui attend avec impatience et vainement, des années durant, des informations sur son dossier.

 

Inouï et inacceptable.

 

Une telle justice est de glace – un corps sans âme, rendant illusoire tout pacte de confiance entre la justice et le public.

*

 

En 2016 « une » quidam a subi une violente perquisition à 06h00 du matin.

 

La Police judiciaire était sur les lieux et y a laissé des traces qui occuperont longtemps encore la mémoire de la personne visée.

 

Depuis, elle était sur des charbons ardents.

 

Chaque jour elle ne faisait plus que penser à ça – un cauchemar permanent.

 

Elle allait attendre « Godot » des années durant.

 

Aucune information ne lui fut donnée sur le sort réservé à son dossier.

 

Puis sur réclamations itératives on lui répond enfin que l’affaire est classée sans suite pénale depuis trois longues années.

 

Imaginez les souffrances endurées pour rien !!

 

Loin de moi de verser du pili-pili sur les plaies qui viennent de s’ouvrir.

 

Il est pourtant grand temps de faire sortir d’aucuns de leur bulle d’irresponsabilité.

 

 

Gaston VOGEL

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